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Luca Etter   info@lucaetter.com

 

Né en 1981 en Suisse, je suis titulaire d'un diplôme en arts visuels, option Photographie à L'École Supérieure des Arts de l'Image «Le 75» de Bruxelles et d'un Certificat d'Aptitude Pédagogique.

En 2005, l’institution photographique bruxelloise Contretype expose le Projet Bruxelles, collaboration avec Sarah Morissens, Armand Quetsch et François Goffin sur cette ville. Une sélection fera partie des travaux présentés dans Bxl à l’infini, exposition qui ira de la Roumanie au Brésil en passant par Paris. En 2008 dans le cadre de l’atelier au Caire de la Conférence des villes suisses en matière culturelle, j’ai été le lauréat de la ville de Fribourg; en 2010 un livre est publié fruit de cette résidence de six mois en Égypte. En 2011, un deuxième ouvrage, exploration humoristique, voit le jour. En parallèle j’ai développé des modules pédagogiques afin de donner des cours sur l’ouverture du regard dans diverses institutions. J’ai aussi travaillé en tant que photographe pour le cinéma, pour la presse et en indépendant. En 2017, un troisième livre est imprimé s’intitulant « La bétaillère ». En 2020, après la création de Sériel Éditions, est édité Entre-deux, une narration qui croise les environnements de la police criminelle et d'une prison. Les récits s'entremêlent, se fondent pour se confondre. Une collaboration avec Ann Griffin pour le design et le processus. En 2023, je termine après 10 années, deux collaborations épanouissantes. Celle avec l’ACA de Neuchâtel en tant que prof. photo et avec La Liberté en tant que conseiller photo. Ceci pour m’engager pleinement dans mes différentes fonctions à l’école d’arts appliqués eikon, à Fribourg. Et cette même année sort Guérisseurs, un conte photo familial.

 

 

 

 

Par ma démarche, la photographie m‘oblige à me confronter. Je malaxe la réalité afin de l’appréhender et repaître mes soulèvements. Mes sujets cherchent à questionner notre esprit civique tout en voulant emmener le lecteur dans un récit plus ample. Les thématiques sont captées dans mon environnement régional, mais elles ne se limitent, ni ne s’inscrivent dans une vision qui ne les rattacheraient qu’à leurs lieux de réalisation. Par ces choix, je veux aussi poser mon regard sur les anonymes.

 

Pour la narration, c’est comme pour le cadrage, le dessein est de pouvoir déambuler dans celle-ci sans contrainte. Car dans ma jeunesse, la découverte des livres photos a été synonyme de liberté. Je me sentais affranchi de feuilleter à mon rythme et de lire ou pas les textes qui les accompagnaient. Cela m’a amené à penser cette relation textes-images comme ma vision de la narration photographique. Elle doit être des plus libertaire. Sans contrainte, elle doit pouvoir se lire de quelques manières qu’on l’aborde. Il n’y a pas qu’une lecture linéaire, tous les axes doivent trouver leur cohérence. Et il faut chercher le bon équilibre entre le texte et l’image afin que leurs propres rythmes de lecture se fassent naturellement.

 

Concernant mon processus photographique, je le vois comme un art contextuel. La prise de vue me permet d'investir le champ de l’existant et d'interagir avec le contexte. J’ai toujours eu goût à m’informer globalement. Et pouvoir voter plusieurs fois par année en Suisse, a toujours été pour moi un joyau dont il faut mesurer pleinement son importance. C’est en ce sens que j’ai développé ma démarche de photographie citoyenne.

 

Ces dernières années, je suis donc rentré dans un cycle sur deux axes de travail. D’un côté des histoires documentaires et de l’autre des contes familiaux. La forme du texte vient de la passion des sons, j’ai été bercé par la radio et je continue à m’y immerger. Mon écriture découle de cette oralité et j’accumule les récits avec la même méthode que pour les images. Le récit par l’image prime et le texte vient le fortifier, il participe à rendre la photographie citoyenne plus accessible, plus accomplie.

 

Puis, il y a ce besoin de créer un livre, qui est tout autant un outil de transmission qu’un objet que l’on peut s’approprier. Le livre, si réfléchit dans sa conception et adapté au projet, reste un objet populaire, de la bibliothèque personnelle à celle communautaire, un passeur citoyen. Il sert d’outil, tel un interventionniste qui prend la rue comme champ d’action, à rentrer chez les gens avec son propos par son intermédiaire.  

 

Cette démarche se reflète dans ma manière de partager mes travaux, je vais chercher à exposer le livre et non les images. C’est le livre qui est la création. C’est pour cela que dès mon premier ouvrage Cesser…, j’ai réalisé une chaise-livre qui a été mise pendant une année dans les jardins d’un musée. Car c’est le livre qui doit être brandit. S’il y a des images exposées, elles servent d’extraits et elles restent au service de la mise en avant de l’ouvrage.

 

Mes engagements éducatifs font corps avec ma photographie citoyenne. Cela fait le lien entre l’expérience et la connaissance. Et c’est un partage qui exige de toujours rester dans la recherche. Cela m’a amené naturellement à concevoir également des projets personnels au service de l’apprentissage du langage par l’image. Les contes permettent la rencontre intergénérationnelle et sont propices à servir d’outil de base à l’éducation. Ils sont également lus dans des moments d’intimité qui capte notre attention et forgent plus amplement notre esprit.